28 octobre 2006

Xavier BICHAT

Le père de l’Anatomo-pathologie...


Il naît à Thoirette dans le Jura, le 14 novembre 1771, sous le règne de Louis XV. Il fait ses études au collège de Nantua, puis chez les Jésuites à Lyon. C’est dans cette ville qu’il commence, sur les traces de son père, ses études de médecine. Il y rencontre en 1791 son premier maître, le Docteur Marc-Antoine Petit, qui lui enseigne les rudiments de la chirurgie. Il se rend ensuite à Paris où il croise le chemin du Docteur Pierre Joseph Desault, l’illustre Chirurgien en chef du Grand Hospice d’Humanité de Paris (ex Hôtel-Dieu au nom trop théologique en cette période révolutionnaire…), dont il devient l’élève, le collaborateur et l’ami. Du reste, à la mort de ce dernier en 1795, il publie ses « Oeuvres chirurgicales » qui sont un hommage à sa mémoire.


Il lui succède à l'hôpital où il travaille sans relâche, comme s’il avait pressenti sa fin prématurée, menant selon l'expression de Léon Binet « une véritable course contre le temps ». Il ouvre également un cours privé d'anatomie avec dissections et démonstrations physiologiques. Avec une intuition remarquable et sans tenir compte d’une tradition poussiéreuse, il démontre, à travers l'autopsie et l'expérimentation, la notion entièrement nouvelle de la répartition des tissus de l'organisme en fonction de leur structure anatomo-fonctionnelle et de leur rôle physiologique. Il est de fait considéré comme le père fondateur de l'histologie. Il n’utilisera pourtant jamais un microscope. Cet infatigable travailleur lègue enfin à la postérité quelques ouvrages fondamentaux dont son célèbre « Traité des membranes », ses « Recherches physiologiques sur la vie et la mort » et son « Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la médecine ». Ces chefs-d'œuvre, visionnaires par leurs idées avant-gardistes et leurs perspectives infinies, ont largement contribué à forger la légende de Xavier Bichat dont la doctrine des propriétés vitales est résumée dans son fameux aphorisme : « la vie est la somme totale des fonctions qui résistent à la mort ».


Devenu célèbre, il meurt à Paris le 22 juillet 1802, à l’âge de 30 ans, probablement emporté par une méningite tuberculeuse ou des suites d’une piqûre anatomique. La mort de ce météore de la médecine qui a tracé un sillon fécond en quelques années d’un travail titanesque suscite un deuil général. Jean Nicolas Corvisart lui rend hommage dans une lettre au Premier Consul Napoléon Bonaparte : « Personne en si peu de temps n'a fait tant de choses et si bien ». Xavier Bichat repose aujourd'hui au cimetière du Père-Lachaise, son effigie figure sur le fronton du Panthéon et il est le seul à avoir sa statue dans la cour d'honneur de l’ancienne Faculté de Médecine de Paris. Enfin, Gustave Flaubert dira que « la grande école médicale française est sortie du tablier de Bichat »…