28 août 2007

Louis PASTEUR

Le physicien chimiste découvreur de la microbiologie…


Il naît à Dole, dans le Jura, le 27 décembre 1822. Après des débuts scolaires sans histoire au collège d'Arbois, il passe le baccalauréat ès lettres en 1840 à Besançon, puis le baccalauréat ès mathématiques à Dijon.

Cet élève doué part alors à Paris et se prépare à l'entrée à l'École Normale qu'il intègre en 1843. Il côtoie ainsi le plus célèbre chimiste du moment, Jean-Baptiste Dumas, « un de ces éveilleurs d'idées qui suscitent les vocations scientifiques ». Il s’intéresse alors aux liens entre la chimie, la physique et la cristallographie. Cette pluridisciplinarité sera un des fondements de la future science pasteurienne. Il est ensuite nommé professeur de physique au lycée de Tournon en Ardèche. Cependant, sur la demande d’Antoine Balard, son maître en chimie, il reste attaché à l'École Normale Supérieure afin d’y continuer ses recherches. En 1847, il obtient un doctorat ès sciences en physique et en chimie. En 1848, c’est l’insurrection dans la rue et l’abdication de Louis-Philippe mais Pasteur continue à travailler. Il expose ainsi à l'Académie des Sciences ses découvertes historiques sur la dissymétrie des métaux qui lui assurent rapidement une certaine notoriété. Il est donc nommé Professeur Agrégé de Chimie à la Faculté des Sciences de Strasbourg. Il y épouse, en mai 1849, la fille du recteur de l'Académie. De leur union exemplaire, naîtront cinq enfants. Il accumule inlassablement les données et sa faim de connaissances est à peine altérée par le coup d’État de Napoléon de 1851. Il publie ainsi deux mémoires sur la physique des cristaux qui lui rapportent le prix de la Société de Pharmacie de Paris. Il est ensuite nommé Professeur et Doyen de la nouvelle Faculté de Lille où il débute ses travaux célèbres sur la fermentation. Et, en 1857, il est rappelé à Paris pour diriger les études scientifiques de l'École Normale Supérieure.


Durant les séjours à Strasbourg et Lille, la « méthode pasteurienne » s’est précisée, consistant à faire varier à l’infini les conditions d’observation et d’expérimentation, et à modifier les facteurs de développement afin de produire des différences qui suscitent alors des interrogations et font progresser la science. Il lui manquait un laboratoire à la hauteur que Pasteur installe dans le grenier de la rue d'Ulm. Ce travailleur acharné y multiplie les découvertes. Il démontre notamment que de la fermentation aux maladies, il n’y a qu’un pas et qu’il faut accepter l’idée « ridicule » pour l’époque selon laquelle des organismes de petite taille peuvent avoir de grands effets. C’est l'acte de naissance de la microbiologie. Commence ensuite le difficile combat contre le concept de « génération spontanée » avec la violente controverse qui oppose Pasteur aux « hétérogénistes ». Mais il en sort vainqueur et c’est l’avènement de l’asepsie qui permettra une révolution de l’obstétrique et de la chirurgie. Ce jeune quadragénaire s’est alors acquis une renommée déjà flatteuse. De fait, l’Académie des Sciences lui ouvre ses portes et il côtoie le couple impérial. Il travaille ensuite sur un procédé de conservation et d'amélioration du vin par chauffage, et dépose le brevet de la « pasteurisation ». Puis, il publie ses travaux sur la maladie des vers à soie. Cependant, la guerre franco-prussienne éclate et Napoléon III abdique rapidement. C’est un coup terrible pour Pasteur qui était très attaché à la dynastie impériale. Mais, la Troisième République va heureusement le placer sur un piédestal à la hauteur de son extraordinaire génie.


Après la Commune, le travail reprend doucement. En 1873, il est élu à l'Académie de Médecine où il retrouve Claude Bernard. En 1876, il est candidat aux élections sénatoriales du Jura mais est battu. De fait, les deux années suivantes sont fastes pour la microbiologie... D’autant plus qu’un médecin allemand, Robert Koch, stimulé par les travaux de Pasteur, fait de son côté des expériences tout aussi enrichissantes. Pasteur découvre le staphylocoque. Le mot « microbe » se généralise rapidement. « Ces organismes forment un monde dont l’histoire est à peine commencée » dit-on à l’Académie des Sciences. Les agents responsables des maladies infectieuses les plus courantes sont tous isolés et répertoriés en l’espace de vingt ans. Mais Pasteur n’a pas fini de s’inscrire dans l’Histoire. En 1879, il découvre le principe du vaccin au moyen de cultures de souches atténuées du choléra des poules. En 1881, il met au point le vaccin contre la maladie du charbon des moutons et fait la démonstration publique de son efficacité lors d’une expérience retentissante à Pouilly-le-Fort. Il fait ensuite une communication sur les « virus-vaccins » au congrès international de Londres et c’est Joseph Lister qui assure la traduction des questions de ses collègues. En 1882, il est élu à l'Académie française où Ernest Renan le reçoit en le comparant à Galilée, Pascal, Michel-Ange et Molière : « Cette base commune de toutes les œuvres belles et vraies, cette flamme divine, ce souffle indéfinissable qui inspire la science et la littérature et l’art, nous l'avons trouvé en vous, Monsieur, c'est le génie ». Mais, Pasteur n’a pas encore atteint le plus haut sommet de sa gloire. En 1885, il franchit le Rubicon : un jeune berger, Joseph Meister, qui a été mordu par un chien est le premier humain a être vacciné avec succès contre la rage. C’est l’apothéose et l’ère pastorienne est définitivement ouverte. Cette découverte lui vaut une reconnaissance mondiale et un établissement pour le traitement de la rage est créé à Paris : l'Institut Pasteur. Une souscription publique est ouverte. La participation est massive et internationale. Mais Pasteur, victime d’un accident vasculaire, a du mal à parler si bien que, lors de l’inauguration de l'Institut, en 1888, c’est Jean-Baptiste qui lit le discours de son père. En 1892, à l'occasion de la cérémonie de son jubilé, le savant vieilli et fatigué entre au bras du Président Sadi Carnot dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne sous les applaudissements nourris de scientifiques du monde entier et d’une foule immense et enthousiaste.


Cet homme d'exception meurt le 28 septembre 1895, à l’âge de 72 ans, après avoir fait entendre pour la première fois des mots de découragements : « je ne peux plus ». Des funérailles nationales lui seront réservées et, en 1896, son corps sera déposé dans la crypte de l'Institut où il repose au milieu de ses disciples. Les « pasteuriens » Émile Roux, Albert Calmette, Camille Guérin, Alexandre Yersin, Alphonse Laveran, Charles Nicolle, etc… reprendront le flambeau. Henri Mondor dira : « Il n'a été ni médecin, ni chirurgien, mais nul n'a fait pour la médecine et la chirurgie autant que lui. Parmi ceux à qui l'humanité doit beaucoup, il reste souverain ». Aujourd'hui, l'Institut Pasteur est l'un des principaux centres mondiaux d'étude des maladies infectieuses.